Roc d’Azur. Retour d’expérience avec Antoine Thoré.
Depuis 1984, Fréjus accueille au mois d’octobre le Roc d’Azur, la plus grande manifestation mondiale de V.T.T. Des milliers de passionnés se donnent ainsi rendez-vous chaque année pour ce grand rassemblement sportif. Cet événement hors du commun est devenu en un peu plus de 20 ans l’épreuve reine du vélo tout terrain.
Nous avons rencontré Antoine, athlète HOAO accompagné par Thibault Lecomte depuis maintenant plusieurs mois. Nous lui avons posé quelques questions sur son expérience passée aux éditions du Roc d’Azur 2019 et 2021.
Le Col du Bougnon, Roquebrune-sur-Argens
Hello Antoine ! Peux-tu nous rappeler en quelques mots qui tu es ?
Professionnellement parlant je suis architecte et travaille au Luxembourg tout en vivant à Metz. Je parle de mon travail car c’est ce métier et ce sont ces études qui m’ont fait mettre au second plan le sport que j’aime tant pendant 5 à 10 ans.
Le sport, mais lequel ? En réalité, j’ai eu la chance de pouvoir faire plusieurs sports et ce depuis très jeune : équitation, gymnastique, judo, kayak, athlétisme, cyclisme…
Pour résumer je suis un touche-à-tout, avec un bon niveau partout mais jamais dans l’excellence. Avec Hoao, l’idée pour moi était de me remettre régulièrement au sport intensif, d’essayer de vivre quelques belles années de compétition tant que je suis encore dans la fleur de l’âge.
D’où est venu ton intérêt pour le VTT ?
Le vélo a toujours été un loisir partagé avec mes parents et mon frère. Même à 11 ans les ascensions impossibles dans les Dolomites ne m’effrayaient pas… les descentes si en revanche.
Un beau jour, je me suis inscrit dans un petit club près de Toul où j’ai été plongé dans le bain de la compétition VTT en FFC. A 14-15 ans, j’ai donc surmonté mes peurs et mes appréhensions, en un ou deux ans j’ai fait un bond, une progression énorme dans le technique. J’ai appris à débrancher le cerveau comme je dis. Et à partir de là, chaque sentier est devenu un jeu, chaque frisson est devenu un plaisir, chaque obstacle est devenu un tremplin.
Le fait d’adorer le cross en course-à-pied joue énormément sur le fait que j’apprécie le VTT, ce n’est pas un effort linéaire… un maître mot : la relance ! Ce n’est pas une discipline où il faut avoir les plus grosses cuisses, c’est un sport de pilotage, de gestion, de stratégie où des maigrichons comme moi peuvent tirer leur épingle du jeu.
En bref, après 3 ans en club et une dernière compétition à la Forestière en 2009, la passion ne m’a plus quittée ; même si les études ne m’ont pas permis de rouler constamment, chaque été j’enfourchais avec plaisir mon VTT pour une session dans les Dolomites.
Il fallait trouver un modus operandi pour ne pas foirer ce rendez-vous.
Tu as participé à plusieurs épreuves du Roc d’Azur, qu’en as-tu pensé ?
Effectivement, après une première édition en 2019 où j’avais découvert le Roc d’Azur avec une belle bande de copains, j’ai décidé en 2021 d’être un peu plus ambitieux et de viser le Roc Marathon.
Par un concours de circonstances et surtout un amour de la compétition, je me suis donc aligné sur le Roc Marathon le vendredi (84 km, 2.400 D+) et le Roc d’Azur le dimanche (54 km, 1.200 D+).
Entouré comme je le suis chez HOAO, avec des champions olympique et du monde, capables d’Ironman, Half Ironman et autres prouesses, on se dit que cette épreuve c’est bien peu de chose.
Mais pour moi c’était un réel défi : dans ma tête j’en étais capable. Mais étant champion de préparation à la con et d’hypoglycémie, il fallait trouver un modus operandi pour ne pas foirer ce rendez-vous.
Parle-nous un peu de l’évènement Roc en lui-même et de cette épreuve… Qu’est-ce qui t’as plu ? Qu’est ce que tu as moins aimé ?
L’épreuve du Roc Marathon est sensiblement du même acabit que le Roc d’Azur, la grande différence réside dans un dénivelé doublé (de 1.200 à 2.400 m) en moins de 30 km. Cela signifie donc une grande densité de montées/descentes de 150 à 300m de dénivelé à avaler d’un coup.
D’un point de vue technique et physique, cela reste très varié pour du VTT, on y trouve de la montée bien raide et caillouteuse, des montées plus régulières et plus damées. Pour la descente, même principe avec certaines descentes très exigeantes (marches, virages serrés, sable, roche…). On ne s’aventure pas sur le Roc Marathon sans être un minimum aguerri. D’un point de vue matériel je conseillerais ce que je n’ai pas eu la chance d’avoir… un bon tout suspendu pour retarder la fatigue, faciliter la progression sur certains passages cassants, se rassurer sur de longues descentes avec marches et racines.
En ce qui concerne l’organisation, il y a un départ par vagues qui fonctionne plutôt bien. A déplorer un peu de ralentissements après le départ (rien de bien méchant) et un passage à la queuleuleu à pied dans un passage franchement costaud (pour info j’étais parti 2e vague). Pour le reste il y a suffisamment de place pour doubler dans les montées, il suffit juste de prévenir et ne pas faire le sauvage. En bref, une remontada est possible sur un parcours aussi long. Il y a évidemment de nombreux sentiers où ça ne passe pas à deux, mais patience… ça permet souvent de récupérer et en plus de ça sur une telle distance on finit toujours par rouler avec des gens plus ou moins de son niveau.
Enfin, il faut dire que le parcours est tout de même jugé roulant par des pros de XC… je n’irai pas jusque là pour ma part !
En bref, j’ai adoré le parcours, un magnifique paysage, une ambiance géniale entre les moments où on en bave paumé dans la pampa, et les moments où l’on retrouve la civilisation et qu’on est acclamés, du pur bonheur !
Ce que j’ai moins aimé… à part le prix de l’inscription et la bière de l’arrivée d’une piètre qualité ? Et bien si on ne parle que vélo et parcours, il n’y a pas grand chose à redire !
Je suis bavard et je pourrais en parler des heures alors un seul conseil : lancez-vous un jour ce défi et faites vous votre propre idée !
Quelle préparation as-tu mise en place pour atteindre ces objectifs ?
Le maître mot HOAO. Je travaillais déjà avec Thibault à ce moment et l’idée était de gommer les erreurs de gestion de course que j’avais pu avoir par le passé, arriver le mieux préparé possible physiquement et surtout, être serein, relaxé, confiant.
Thibault m’a guidé afin de profiter d’objectifs secondaires pendant l’année (GP, cyclosportives, 6h VTT) tout en me préparant à l’objectif final.
Au final, se prendre pour « un grand sportif » sans en être un, c’est aussi se rendre compte du temps et de l’énergie nécessaire pour arriver à un bon résultat. Mais heureusement Thibault a de l’expérience de ce côté et sait concilier un programme productif d’entraînement pour un objectif principal et aider à maintenir un quotidien qui fait partie de votre équilibre : jour de repos, jour de fête, séance avec des amis, coupure.. etc.
Préparer un événement, on pense toujours au physique… ce que m’a enseigné HOAO c’est que la meilleure manière de préparer un rendez-vous c’est d’être équilibré, en bonne santé et heureux : bien dormir, bien manger, voir ses potes, sa famille et si possible les inclure dans son expérience sportive.
Quels sont tes prochains objectifs ?
Je ne sais pas encore quels sont mes prochains objectifs. Dans un coin de ma tête j’aimerais faire mon retour en course à pied mais les blessures m’ont un peu marquées dans ce domaine alors ce n’est pas si simple. Mais dès que je vois un ami qui fait tomber un PR, j’ai des fourmis dans les jambes et je voudrais me mettre à sa place.
Pour le cyclisme en général, j’ai pris goût aux grandes escapades et mon profil de grimpeur m’incite à filer vers de belles cyclosportives, l’étape du Tour est donc inscrite à mon calendrier 2022.
Maintenant, comme je reste un touche-à-tout, je ne sais pas encore si le gros des compétitions cette année sera sur route ou sur le VTT… affaire à suivre !
Cette année sera en tout cas une année avec une belle découverte, le triathlon DO de Gérardmer, en espérant y faire honneur… c’est avant tout le berceau de HOAO !
Encore un grand bravo pour ta performance Antoine ! Suivez Antoine sur Strava.
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Pour toutes les infos sur l’événement, rendez-vous sur www.rocazur.com
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Théo & Thibault
