La tendinopathie du sportif

Si il y a bien une pathologie récurrente dans le milieu du sport, en dehors des blessures traumatiques, c’est la tendinopathie. L’évolution de la prise en charge de ce type de pathologie a bien évolué ces dernières années avec une part active bien plus importante dans la rééducation. Le repos forcé et long n’a plus sa place dans le traitement de la tendinopathie et ne permet pas de réduire les délais de retour à l’activité.

Dans cet article, nous allons voir ensemble les causes d’apparition des tendinopathies dans le sport. Puis nous nous intéresserons aux tendinopathies les plus fréquentes en course à pied et en cyclisme.

Les principales causes d’apparition

Il existe différentes causes d’apparition d’une tendinopathie. Les vendeurs de chaussures diront que c’est l’usure des chaussures qui créera la blessure, un vélociste vantera les mérites d’une analyse posturale pour éviter la blessure, d’autres diront que l’acidité des tomates favorise l’apparition des tendinopathies… Sur ce sujet, on peut entendre tout et son contraire.

En effet, la technopathie existe : une selle trop basse sur un vélo peut être un catalyseur d’une tendinopathie d’insertion du quadriceps sur la patella (la rotule). Un changement de type de chaussures très brutal peut générer des douleurs aux tendons d’Achille…

Mais si vous deviez ne retenir qu’une seule chose sur la principale cause des tendinopathies dans le milieu sportif, c’est le fait de mal gérer son entraînement. Vouloir en faire trop sans progression, augmenter vos allures d’entraînement trop rapidement ou encore ne pas être régulier sont vraiment les causes les plus récurrentes dans le sport.

Je vais vous expliquer pourquoi dans la partie suivante qui concerne la physiopathologie.

Physiopathologie : mais en fait, c’est quoi une tendinopathie?

Pour comprendre ce qu’est une tendinopathie, il faut d’abord comprendre ce qu’est un tendon. Composé en grande partie de fibres de collagène, un tendon est le lien entre le corps musculaire et l’os, c’est lui qui permet de transmettre la force générée par le tissu contractile (le muscle)  aux leviers osseux pour créer du mouvement.

Un tendon se développe en fonction de la charge qu’on lui fait subir. Plus un muscle est fort, plus la contrainte subie par le tendon est élevée et plus il se renforce. 

Par contre, si vous faites subir à votre tendon une charge dont il n’a pas l’habitude, vous allez le léser. Soit de manière brutale si votre charge est vraiment supérieure à votre capacité, soit à cause de microtraumatismes répétés. C’est alors que survient la tendinopathie.

Quid de la tendinite versus tendinopathie ? 

On entend encore, à tort, le mot “tendinite”. Le suffixe “ite” désignant une inflammation. Ce terme laissait à penser que la douleur provoquée était en lien avec une inflammation du tendon, or les dernières études et les progrès de l’imagerie médicale nous montrent qu’il s’agit plus d’un remaniement tissulaire que d’une inflammation chronique. 

A part dans les premières heures où un processus inflammatoire naturel et nécessaire se met en place, la suite de la tendinopathie n’est donc pas inflammatoire ! La douleur qui peut durer des semaines, voire des mois, est donc liée au processus dégénératif qui sécrète des substances stimulant les récepteurs de la douleur. (1)

Les facteurs de risques de survenue. (2)

Outre le surmenage, il existe tout de même des facteurs favorisant la survenue de tendinopathie. Certains sont contrôlables tels que le poids, le tabac, la sédentarité, la prise de certains médicaments ou produits toxiques (AINS, corticoïdes…). D’autres facteurs sont malheureusement non contrôlables. C’est le cas du sexe avec une prédominance de survenue pour le sexe féminin, l’âge ou encore la génétique.

  1. Backman LJ, Fong G, Andersson G, Scott A, Danielson P. Substance P is a mechanoresponsive, autocrine regulator of human tenocyte proliferation. PLoS One. 2011;6
  2. Les tendinopathies mécaniques : ce qu’il faut savoir Parier J, Montalvan B.
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